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    René Lovy co-auteur avec Thomas Vinau de p(H)ommes de terre

    expose du 15 au 28 juin 2015 à Delémont, en Suisse

    René Lovy... et patati et patata...

     

    René Lovy... et patati et patata...

     

    Pour aller plus loin visitez le site de Fondation Anne & Robert Bloch

    et celui de René Lovy


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    Le 18 mars dernier, Claude Vercey publiait un article sur nos p(H)ommes de terre via les I.D [I.D n° 551 : Rire et souffrir (T. V)] sur le site de la magnifique revue Décharge.

    Avec l'accord de l'auteur, je vous en livre ici le contenu. Mais que cela ne vous empêche pas d'aller explorer le riche site de la revue ni de vous abonner à cette dernière !

    Merci Claude Vercey pour cette belle critique.

     

    Original, le dernier livre de Thomas Vinau : P(H)ommes de terre : assurément ! Moins cependant que l’auteur l’aurait souhaité. Son titre m’a ramené quant à moi quelques années en arrière, jusqu’en 2008, déclarée Année internationale de la Pomme de terre (hé, si !) par la F.A.O et qu’avait alors mis à profit Jean Foucault pour s’activer autour du thème, multiplier les interventions, expositions, lectures et publications, pas moins de quatre livres, cinq peut-être bien, dont un P’Hommes de terre, aux éditions Corpus. Que Thomas Vinau me pardonne de faire le rabat-joie car son livre est néanmoins réussi.
     

    Nos "p(H)ommes de terre" critiqués par Claude Vercey Et à cette réussite il convient d’associer à part égal son co-auteur, l’artiste suisse René Lovy dont je découvre pour l’occasion la démarche hors du commun, fondée sur cette matière première qu’est la pomme de terre, qui comme toute matière vivante évolue, se métamorphose, se flétrit et se putréfie : il aime la modification du vivant où se mesurent sans fard les outrages du temps, est-il indiqué en post-face à propos de l’artiste. Et ces outrages se mesurent on ne peut mieux dans la collection de masques tuberculeux qui sont présentés et leurs attachantes, voire perturbantes figures, à partir desquelles Thomas Vinau médite et inscrit en échos de brèves formulations pleines de sens et de sensibilité.

     

     L’association d’un art plastique avec la poésie est souvent féconde, d’autant plus heureuse que l’artiste entraîne son compagnon à explorer un domaine nouveau, ouvre un pan d’imaginaire où le poète seul ne se serait peut-être pas risqué. Et c’est bien ici ce qui arrive, encore que Thomas Vinau, poète protéiforme comme lui-même se définit, a déjà montré par le passé la malléabilité de son écriture. Au regard des masques de René Lovy il montre plus de gravité qu’à l’ordinaire, et dans les étranges miroirs qui sont tendus à sa réflexion, se dessinent des grimaces qui sont celles de la souffrance et de la mort :

    Germer
    Gémir
    Durcir

    C’est ma façon de mourir
    qui me dessine

    L’habileté du poète est de n’être pas resté au rôle de commentateur : il s’est investi dans la démarche au point que le masque devienne un porte-parole : les poèmes sont écrits à la première personne, du singulier ou du pluriel, manière de partager avec tout vivant ces variations sur le Rire/souffrir.

    Bien sûr
    que nous avons
    mal

    Tous

    Il n’est pas
    la plus petite
    existence
    qui ne soit indigne
    de souffrir.

     

     

    p(H)ommes de terre de René Lovy & Thomas Vinau, collection Les petits farcis, éditions la Boucherie littéraire, 72 pages couleurs, janvier 2015, 16,50 € 

    I.S.B.N. 978-2-9551283-0-5 — Distribution Serendip Livres


  •  Oh les beaux jours ! ... par François Bernheim

    François Bernheim fondateur du web magazine Mardi ça fait désordre était venu spécialement de Paris pour découvrir l'univers du 5ème  salon du livre Les Beaux jours de la petite édition de Cadenet.

    Il nous livre sur son site un article pour dire l'émotion. Merci François pour ton regard, tes émotions et tes mots.

     

    Du 4 au 5 Avril La Boucherie littéraire et la Mairie de Cadenet faisaient salon : Les beaux jours de la petite édition , 5ème année. Juste le bonheur.

    Est-ce possible de tout prévoir sans jamais égratigner la liberté de qui que ce soit ?

    Est-ce possible d’éditer des livres pour l’amour des textes, le plaisir des yeux et du toucher à 200, 300 exemplaires ?

    Les responsables de ces maisons d’édition qui doivent tout faire sans rien déléguer sont-ils encore des individus fréquentables ?

    Toutes ces questions intéressent-elles d’autres fondus que ceux qui éditent ces livres ?

    photos Pascale GozeLe géniteur de ce salon se nomme Antoine Gallardo, le fameux boucher du Lubéron. Déjà de par ses initiales AG  ( assemblée générale ) est multiple et le travail réalisé est stupéfiant. En toute discrétion et pudeur, il capable de tout organiser, exposants, logement, transport, débats, lectures, miam miam, boissons diverses, rhum de toutes les couleurs, etc , faisant en sorte que chacun , à son rythme, puisse goûter aux plaisirs de la découverte, de la rencontre, de l’échange et du moment présent. Bien sûr, pendant ces deux jours AG n’est pas seul, la merveilleuse Ivy et d’autres bénévoles accueillent les visiteurs avec autant de grâce que de gentillesse.

     

    On en vient à penser que la densité, la fantaisie et le professionnalisme rigoureux des éditeurs présents , 32 pour 35 exposants est aussi sensible, appréhendable que la qualité littéraire ou poétique de leurs auteurs. Et c’est aussi à cette aune qu’il faut mesurer la qualité du salon. Un frémissement nous prend : Un livre pourrait bien avoir plusieurs auteurs ! Celui ou celle qui écrit, le lecteur, la lectrice, l’éditeur, l’éditrice.(1)

    Oh la belle découverte !!! cela est vrai depuis la nuit des temps. Certes, mais on n’en parle pas. Le mérite de ce salon est bien de mettre à l’honneur le talent littéraire, poétique, artisanal des accoucheurs de livres et donc d’encourager des vocations nouvelles.

    D0AxApGuofQCl1oo2HlVsm1ClGYBvATXsNaMHXAvT_kLes nouvelles technologies, associées au talent et à la volonté sans faille d’artisans qu’aucune corvée, obstacles , n’arrête, ont leur part dans cette réussite. Mais c’est en priorité l’originalité de démarches aussi volontaristes que susceptibles de capter l’aléatoire qui retient l’attention. Ici à Cadenet ce n’est pas la secte de ceux qui savent tout, la cohorte des spécialistes des vocations manquées et de l’entre soi qui est réunie. Ici la fluidité des échanges, l’exigence bienveillante de tous, force à comprendre qu’en 2015, petite édition ne signifie pas, petite littérature, petite poésie, bien au contraire.

     

    Toute personne aimant lire passionnément ou tout lecteur occasionnel peut donc saisir l’importance qu’il y a à exercer sa curiosité, à prendre des risques pour que vive la diversité, la pluralité des expressions littéraires et poétiques.

    Dans un prochain article sur Cadenet on parlera plus spécifiquement des livres, mais aujourd’hui honneur aux éditeurs. J’ai déjà eu la chance de faire le voyage avec deux éditrices ne manquant pas de personnalité : l’une est Virginie Symaniec « les éditions du Ver à soie ». Ardéchoise et biélorusse, elle est historienne et bien décidée à travers les exils, à défendre la pluralité et richesses des cultures de l’est, l’autre, Pascale Goze, « éditions Lunatique » est bretonne d’adoption, grande spécialiste de l’auto-dérision et des chiens heureux. Elle édite des poètes mais aussi de futurs grands romanciers. Après plus de 700 kms inspirés, je ne m’imaginais pas rencontrer d’autres géants de la petite édition et bien je me trompais. Ainsi  et en totale subjectivité :

    … Yves Artufel « éditions Gros textes », Jean-Louis Massot  « Les carnets du dessert de lune » tous deux révérant Richard Brautignan. Fabrice Caracava « éditions le dernier télégramme » funambule inspiré, capable de remplacer au pied levé le poète Julien Blaine , etc. Il y en avait d’autres, sûrement formidables. On parlera prochainement de leurs livres.

    Petite mise au point sans doute inutile. Mardi ça fait désordre parle rarement des gens gris, des romanciers écrivant à la chaîne . Chez nous quand on a envie de crier de bonheur, on ne se gêne pas pour le faire. Nous sommes incapables d’ écrire un article pour cirer les escarpins de nos copains. Que l’on puisse avoir de l’affection et envie de fréquenter ceux que l’on admire parce ce qu’ils font un travail remarquable, ne nous parait en rien répréhensible. Bien au contraire. Oh les beaux jours !(2) Pour rien au monde, je ne manquerais l’édition 2016.

     

    François Bernheim

     

    Voir sur internet : http://cafaitdesordre.com/

    1/ Un certain nombre de ces responsables éditoriaux sont également des auteurs

    2/ Merci  à Samuel Beckett qui hélas n’a pu avoir l’occasion de connaitre ce salon

    Crédit Photo : Pascale Goze


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    Merci à Philippe Chauché pour son superbe article paru ce 18 avril 205, sur le site de La Cause littéraire. Il s'agit d'une nouvelle critique de p(H)ommes de terre de René Lovy & Thomas Vinau. Je le mets ici intégralement en copie. Mais n'hésitez pas à aller régulièrement visiter ce site qui sert la cause littéraire !

     

    p(H)ommes de terre, René Lovy & Thomas VinauOn sait Thomas Vinau attentif aux pierres, aux fleurs de cerisiers, aux nuages, aux arbres, aux papillons de nuit, aux fruits, aux bruits de la terre, aux éclairs du Luberon, aux songes et à la beauté amusée des association d’idées et de mots, à la souplesse des petites fictions vives et réjouissantes. On le découvre amateur de Solanum tuberosum, de pommes de terre que sculpte René Lovy. Ce gracieux petit livre est la trace d’une rencontre potagère et inspirée entre deux artistes. L’un jongle – l’art de la plaisanterie – avec ses mots, l’autre avec ses tubercules. Les deux façonnent et saisissent des gueules et des tronches qui se tordent – de rire et de doute –, boudent, sourient et tremblent. Bestiaire de la laideur et de la stupeur où les bouches se tordent et les yeux se plissent, monstres surgis de l’humus inspiré du sculpteur.

     

    Thomas Vinau est un écrivain La Cause littérairedu réel imaginaire, de l’imaginaire réaliste, de la plongée en apnée littéraire. Il collectionne les mots rares comme des pierres précieuses, il saute sur un pied de phrases en phrases, et ses livres sont des sentiers où il est réjouissant de s’égarer. René Lovy a toujours une pomme de terre à la main, tubercule qu’il fait tourner entre ses doigts, jouant du pouce avec leur naturelle déformation, les accentuant, il les dote de deux yeux, d’un nez et d’une bouche, une gueule de l’emploi en quelque sorte. La rencontre entre les deux fait des étincelles. Jeux de mots, mots enjoués pour ces gueules déformées, mots rageurs et ravageurs qui s’attaquent à la peau d’une Gourmandine, mots rêveurs qui germent comme une Charlotte oubliée dans un grenier.

     

    La Cause littéraireThomas Vinau sculpte sa langue, joue avec les aphorismes – le véritable aboutissement de la sagesse c’est la pourriture – prend aux mots les pommes de terre de son compère – germer gémir durcir / c’est ma façon de mourir qui me dessine – décrit en quelques mots les cris et les humeurs sculptés des pommes de terre René Lovy – je suis la première tronche / la première tranche de vie.

     

    Philippe Chauché

     

    p(H)ommes de terre, Coll Les petits farcis, Éd la Boucherie littéraire, janvier 2015, 72 pages couleurs, 16,50 €

    Écrivain(s): René Lovy & Thomas Vinau




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