• "L'amour. Bouquet final" de Natyot. Présentation et extraits

     

    Dans la collection Carné poétique, après Laure Anders, Thomas Vinau et Lili Frikh le 5 avril prochain, paraîtra L'amour. Bouquet final de Natyot, dont cet article vous offre de nouveaux extraits.

    Jusqu'au 25 mars inclus une souscription est proposée pour le livre de Mireille Disdero. Voir en fin d'article.

     

     

    l’amour et la vie sont sur un bateau

    l’amour tombe à l’eau

    qui est-ce qui reste ?


     

    La collection

    En avril, lire Mireille Disdero et Natyot La collection Carné poétique est constituée de la viande des auteurs et des lecteurs souvent écrivants eux-mêmes.

    Il s'agit d'un livre-objet hybride à mi-chemin entre le carnet blanc et le livre imprimé. Ce sont des carnets d'inspiration : la poésie que nous lisons nous inspire autant que ce qui nous entoure.

    Ainsi, dans le steack de tous les jours, une poésie originale de 20 pages est prise en sandwich entre 40 pages vierges laissées à la création du lecteur. La chair restante présente l'auteur et son travail.

     

    À propos du recueil, par Natyot

    L’amour s’est arrêté après acharnement, après épuisement d’aimer. Il a coulé dans le profond. On ne sait jamais trop pourquoi ces choses là arrivent. On a bien une idée ou deux mais ce n’est pas si important de savoir. On constate. Ahuri. Les mains sur les hanches. Et on souffle l’air moisi du dedans, en appréhendant le grabuge à venir. La noyade est possible. Il suffit d’être d’accord sur la fin. Dire la fin ensemble. Pour que personne n’ait froid.

     

    Extraits

     

    l’amour est troué
    plein partout, il a des trous
    percé de part en part
    qui a fait ça ?
    il n’en a plus pour longtemps on dirait
    il n’en mène pas large
    tout palot tout patraque
    à plus trop faire le malin
    étanche l’amour ?
    à d’autres !
    l’amour dans sa boite hermétique
    fermée aux quatre coins
    et qui pourrait crier et qu’on n’entendrait pas ? à d’autre !
    j’ai les oreilles qui crissent
    le sang qui gicle
    essuie toi
    tu en as sur la figure
    regarde
    l’amour coule

     

     

    ne plus tenir debout mais rester quand même
    le corps-patate qui roule parterre
    se cogne et se réfugie dans les coins
    les yeux brouillés
    les yeux omelette ne voient plus rien
    la bouche cousue
    au fil de soi
    le silence comme une couverture
    rester encore
    aimer encore
    on verra jusqu'où
    on verra la limite
    dites-moi la limite 
    fonction  : aimer
    dans un acharnement
    un abrutissement
    avec les autres autour qui regardent et qui rient

     

     

     

     

    L’un dit c’est dommage. L’autre dit c’est dommage. On est dans le dommage. Quelque chose n’a pas pu exister. Défaut du temps. Synchronisation imparfaite. Et pourtant, on désirait fort, chatte et bite complices, chatte et bite enlacées, le jus de l’envie de nous réuni formant un seul lac, notre lac. Pourtant, on désirait fort odeurs d’anus mêlées, et les petits gémissements qui vont avec. On voulait faire l’harmonie des sons, des graves et des aigus. On savait faire.

     

    En avril, lire Mireille Disdero et Natyot 

    Natyot écrit des textes au présent, vit à Montpellier au présent, fait des lectures pour se présenter, êre présente. Dans le passé, Natyot a fait de l’architecture et de la musique, tout est encore présent dans son présent qui est la poésie. En septembre 2018, elle offre à lire autre chose en publiant Le Nord du monde aux éditions La contre allée sous son « vrai » nom : Nathalie Yot.

     

     

     

    Papiers Fedrigoni

    La couverture en  Sirio Color/e, grain Denim, teinte Lampone, 290 g.

    Le corps d’ouvrage sur  Woodstock teinte Rosso, 110 g.

    Le Péritexte : sur Woodstock teinte Rosa, 110 g.

    Pages vierges : Pages vierges : papier Fedregoni, gamme Arcoprint teinte Milk, 100 g.

    Format fermé : 110 x 150 mm

    Tirage : 800 exemplaires Nombre de pages : 72

    I.S.B.N. : 979-10-96861-16-3