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Quelques extraits de "Je t'écris fenêtre ouvertes" d'Isabelle Alentour
Je n’imagine presque rien je ne rêve presque rien je ne dis presque rien
Mais il paraît qu’un mot un simple petit mot parfois dans le lointain peut toucher ou se faire désirer
Comme si le monde entier
ou peut-être un visage
s’y trouvait convoqué
En-deçà pas même un murmure
pas une trace
pas un indice
un lit pour la parole peut-être
mais plus tard
la chance d’une voix peut-être
mais plus tard
la clameur de la vie peut-être
mais
pour l’instant
dans l’instant
dans l’instant de l’instant
au jour d’avant le jour
silence du silence
Comment se nomme-t-il ce temps de tous les possibles Quand tout affleure croise circule Ce temps où l’on sait que l’on ne peut rien et où pourtant tout se peut Comment écrire ce moment où les choses s’enclenchent où s’ébauche l’accord où la phrase s’amorce dans la feuillée informe des mots Que se passe-t-il dans l’amont de la prise des corps Comment désigner cette entaille légère dans le paysage où l’on n’est rien
rien d’autre qu’attention étonnée à ce qui est en train de percer
et à quoi il est si doux
simplement
de s’abandonner
Isabelle Alentour écrit comme elle écoute, en permanence, dans une attention flottante au monde et à ses semblables qui l’habitent, à partir de toute situation vécue qui la touche, la heurte, l’enchante. À partir de ce qu’il y a de plus singulier en elle, mais comme une invitation pour chacun à se dévoiler, se révéler ou à reconnaître en lui qui il est.
Elle publie beaucoup en revues. Je t'écris fenêtres ouvertes est sa première publication.
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Crédit photo : Gratien Messina