• Quelques extraits des livres d'Isabelle Alentour et Estelle Fenzy

     

    Paraîtront le 9 juin prochain Je t'écris fenêtres ouvertes d'Isabelle Alentour et Mère d'Estelle Fenzy. En voici deux extraits pour le premier titre et un pour le second. Pour celles & ceux qui souhaitent nous soutenir dans notre démarche éditoriale, un bulletin de souscription est téléchargeable ici.

     

    Ne me montre pas laisse-moi voir ne me parle pas écoute ne me touche pas laisse-moi faire laisse-toi corps pouls et cœur laisse toi approcher envelopper contempler jouis de la lenteur mains venues retenues chair frôlée différée prolongée grains de peaux densité éprouve le suspens sur le bord de l’encore creux d’épaule et de mains ronds de hanches et de reins et de seins lèvres et langues nouées tout de sexes gorgées

    Se laisser arpenter parcourir découvrir entrouvrir et ouvrir agrandir et ouvrir et ouvrir plus encore s’éprouver adonnée consacrée s'abandonner encore à chaque élan de vie se sentir défaillir et renaître augmentée se laisser chavirer engloutir et ravir sans plus rien demander ni plus rien retenir

     

     

    Je t'écris fenêtres ouvertes

    Isabelle Alentour

    Quelques extraits des livres d'Isabelle Alentour et Estelle Fenzy

     

    La première lettre m’accorde à la nuit

     

    la seconde crève le silence

    et me parle de ce qui

    de toi

     

    s’avance et me défait

     

     

    Je t'écris fenêtres ouvertes

    Isabelle Alentour

     

    Quelques extraits des livres d'Isabelle Alentour et Estelle Fenzy

     

    Un enfant clair est assis sur une balançoire.

    Chaque jour bascule le suivant. Comme un petit domino. L’enfant bascule avec lui.

    Un matin, ses empreintes aux miennes se confondent. Penchée la joue, me voilà contre ses cheveux. Il me serre, c’est la force de l’homme.

    Je tends l’oreille, appelle sa voix de petit garçon. C’est une plus grave qui me répond.

    Je couds patiemment la clé de la maison à sa poche béante. Je sais sa faim de découvrir le monde. Ses dents blanches. Sa grâce à vivre fort.

    Je sais aussi l’abri, l’asile. L’envol, pas l’abandon.

    D’un beau garçon qui grandit je suis mère.

     

     

    Mère

    Estelle Fenzy