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Nouveautés été 2021
OCTOBRE
(le 1er octobre en librairie)
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Avec ce troisième livre d'Emanuel Campo à la Boucherie littéraire, nous espérons en ces temps politiques troubles et nauséabonds qu'il fasse réfléchir sur les questions d'actualités (hors covid), sur la question du vivre ensemble et de la place de la culture au sens large.
Peut-être que Ligne de défense pourrait être ce bulletin de vote inattendu que l'on glisserait dans l'urne en guise de contestation.
SEPTEMBRE
(sortie en librairie le 24 août)
Il ne lui reste qu'un souvenir pour survivre. Et la voix de sa femme, seule boussole, pour continuer à la chercher.
Errances, introspections, émotions troubles et contradictoires rythmeront son retour, avec la vitesse exponentielle d’un choc.
Le compte à rebours est enclenché.Exhumer la colère
inaugurer la page d’un nouveau règne
je porte le silence en bandoulière
avec le poids trop lourd de ce que j’ai vu
j’éclate mon navire contre un mur pour ne plus jamais repartir
et renaître dans le ventre de ma terre
rester ici
pour toujours, au pied de l’abîme esseulé
un chien m’attend sur le quai et renifle mon histoire
à travers mes valises
c’est bien moi, oui moi derrière le paravent de ce corps
accidenté
je retrouve mon enfance sur le rivage
tombée de son nid[...]
Acteur, chercheur et poète, Nicolas Gonzales évolue dans la troupe du TNP sous la direction de Christian Schiaretti, avec le Teatro de Vertigem et Antonio Araujo pour la Biennale de Sao Paulo, au Théâtre National de La Colline avec Galin Stoev...
Lauréat du programme Hors les Murs de l’Institut Français, il effectue une recherche sur une forme de théâtre rituelle à Bali. Il collabore également avec l’anthropologue Kati Basset pour la mise en en scène d’une pièce de Shakespeare à Java en Indonésie.
Il tourne au cinéma et à la télévision sous les directions de de Christophe Blanc, Bourlem Guerdjou, Nicolas Boukhrief, Didier le Pêcheur, Azize Kabouch et il enregistre régulièrement des fictions radiophoniques pour France Culture.
Il a publié à la Boucherie littéraire La rotation du cuivre en 2018, qui fut entre autre en sélection pour le Prix Apollinaire Découverte 2018 et justement chroniqué par Carole Mesrobian de Recours au Poème : article à lire par là.
Amoureuse ? pourrait se lire comme une romance des années 80. Il est bien davantage. Dans une langue à la fois délicate, dense et tranchante, Estelle Fenzy traduit la gestation de soi, la découverte du désir, des émotions amoureuses et de la féminité. La confrontation aux peurs, aux sentiments contradictoires qui jalonnent aussi l’adolescence et marquent cette période décisive de la vie. Elle en fait un récit initiatique tout en tension, entre autofiction et poésie.
Ce que les autres filles ont que je n’ai pas :
- le droit de sortir
- une mobylette
- des jeans Levi’s
- un petit ami
- des seins
Le dernier élément influe beaucoup sur l’avant-dernier.
Une certaine paresse mammaire et un an d’avance me placent irrémédiablement dans la catégorie gamine, tétons de taupe et plate. Une classification qui anéantit tout espoir de lui plaire.[...]
Estelle Fenzy est née en janvier 1969. Après avoir vécu près de Lille puis à Brest, elle habite Arles où elle enseigne.
Elle écrit depuis 2013, des poèmes et des textes courts. Au rythme de la vie, dans la vie. Le plus souvent autour d’un thème qui touche ses émotions, ses sens, sa propre existence et son cheminement. Mais quels que soient la forme et le thème, elle travaille au dépouillement, fuit le mot de trop, le superflu, l’effet joli qui éloigne de l’essentiel.Elle a publié à la Boucherie littéraire Mère (collections Sur le billot et La feuille et le fusil — Prix René Leynaud 2018) et Gueule noire, accompagné de monotypes de Colette Redey dans la collection Sur le billot pour tous. Découvrez un des article écrit sur ce livre par ici.
JUILLET
(sorti en librairie le 2 juillet)
Plusieurs fois par jour, depuis très longtemps, l'homme regarde le reflet de son visage dans le miroir de la salle de bain, souvent sans même s'en rendre compte. Il réalise qu'il ne l'a jamais regardé, lui, le miroir. Il ignore comment ce dernier se conduit en son absence. Que fait-il quand il est seul ? Que reflète-t-il ? Même si ce qu'il reflète est presque rien, il ne s'arrête jamais. Il n'est jamais au repos.
L'homme entame des dialogues à sens unique avec son miroir qui, bien entendu, ne répond pas. Le miroir ne fait pas dans la parole. Il ne fait que dans le reflet, l'image plate, lisse, neutre, froide. Il manque singulièrement de profondeur. Il n'établit de lien avec rien et ne montre que la face et la surface de l'instant. « Hypocrite » lui lâche l'homme, quand il s'énerve.
Les poèmes de ce livre parlent du monde des images qui passent et s'effacent. Ils s'interrogent sur la place de l'humain qui finit par leur ressembler, sans odeur, sans saveur, perdant conscience et épaisseur.
Je crois que j'aimerais bien être comme lui
Mais je ne veux pas être
miroir
qui ne réfléchit pas.
Miroir sans réflexion.
« Futile.
Écervelé »,
je lui dis trop souvent.
Je veux bien m’alléger
du poids de mon passé
et du poids de l’Histoire.
Je veux bien taire
le bruit incessant des paroles
qui sortent de ma bouche
et des bouches des autres.
Mais je ne veux pas être
miroir lobotomisé,
immobile et figé,
qui imite le présent
en successions d’instants
qui n’ont aucun sens.Pierre Tilman est né en 1944 à Salernes, dans le Var.
Après une quarantaine d’années passées à Paris, il vit aujourd’hui à Sète.
Il est avant tout (et après tout) poète, mais ses activités sont multiples.
Il a été un des fondateurs des éditions et des revues Chorus et L’Évidence.
Il a dirigé la galerie d’art de Larcos à Paris.
Il a enseigné dans des écoles des Beaux-Arts. Il a été invité pendant une année par l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris à animer un atelier d’écriture. Il a également animé un Atelier nomade d’écriture dans les écoles d’art du sud de la France.
Il a écrit des articles (Opus, le Magazine littéraire, la Quinzaine littéraire, Art press) et des livres sur des artistes, tels que Erro, Filliou, Klasen, Messac, Monory,
Il a collaboré aux numéros spéciaux de l’Express consacrés à Pablo Picasso, à Andy Warhol.
Conférences sur la Figuration Narrative au Grand-Palais à Paris, sur Robert Filliou à l’Institut français de Valencia (Espagne).
On en parle
Découvrez ici la chronique de Patrice Maltaverne à propos du dernier recueil de Pierre Tilman.
JUIN
(paru le 4 juin en librairie)
Prochaine parution de Natyot, deuxième titre à la Boucherie littéraire après L'amour. Bouquet final en 2019 (dans la collection Carné poétique).
ils attendent sur le quai
ils vont dans la même direction
un panneau indique encore trois minutes
ils sont (presque tous) pressés
le moyen de transport arrive
ils entrent dans le moyen de transport
l’éclairage est fort
blanc et fort
certains s’assoient
d’autres restent debout
ceux qui restent debout s’agrippent à des tubes
des tubes prévus pour s’agripper
il y a une multitude de mains sur les tubes
aucune ne se touche
chacun a son espace pour sa main
(ou bien quelqu’un veut entrer en contact)
certains parlent
la plupart non
ils regardent vers le bas
un livre
un téléphone
ou rien
parfois le dehors
le dehors est sans paysage
le dehors est sous la terre
il n’y a pas de paysage sous la terre
c’est noirCes textes rassemblent une grande partie des activités que nous menons ensemble. C’est un regard sans jugement, une description chirurgicale et minimaliste de nos moments en commun. Se dégage l’universalité de nos vies, voire la banalité, parfois une tristesse nait, parfois un sourire. Une interrogation sur notre langue termine le recueil, voyons-nous des « elles » dans ces « ils » ?
On en parle
Claro, qui avait chroniqué dans Le Monde des Livres : Le nord du monde, le premier roman, de Nathalie Yot — nom qu'elle utilise en dehors de ses publications en poésie, paru en 2018 à la Contre-allée, nous offre aujourd'hui sur le site L'Autre Quotidien un regard suite à sa lecture de ils / défaut de langue de Natyot que je vous invite lire par là.