• Marc Guimo : La poésie, personne n'en lit


     

    "La poésie, personne n'en lit" de Marc Guimot enfin en souscription

     

    Je m'occuperais bien de toi
    poésie
    seulement si tu craches tes poumons
    et envoies au casse-pipe
    les formes avachies dans tes fauteuils
    tu n’as plus tellement le choix
    si tu veux échapper au musée
    et au lourd destin du dentier dans un verre
    il y a des gens qui veulent rire honnêtement
    et ils t’ont montrée du doigt

     

    La poésie, personne n'en lit

    En mode ironique et satirique l'auteur aborde comme un pirate le navire tranquille de la poésie. Manifeste ou antimanifeste, critique ou déclaration d'amour, coup de gueule ou coup de boule, farce ou attrape, le recueil ne refuse aucune étiquette, il les prend volontiers comme un peu d'essence pour pousser plus le bouchon, le lecteur étant prié d'allumer lui-même la mèche...

     

    "La poésie, personne n'en lit" de Marc Guimot enfin en souscriptionTravailler moins pour écrire plus, voici l’utopie fondatrice des lundis matins de Marc Guimo, avec pour conséquences, outre une sensible baisse de la croissance française, la lente maturation d’un plan d’évasion qui s'échafaude ici et sur quelques autres supports

    Site de l'auteur : www.marcguimo.com

     

     

    Un recueil à 90 euros ?

    La poésie au prix d’un grand parfum ?

    Une idée pourtant révolutionnaire, décapante, voire détartrante : injecter du luxe dans une activité en perdition, mais allez savoir pourquoi, mon éditeur n’a pas accepté la réforme de ses plans marketing. Ce sera donc plutôt le prix d’une place de ciné, sans la 3D, mais avec un casting de rêve : Baudelaire, Rimbaud, Johnny Cash, Jean-Luc Le Ténia, Pole Emploi, Ray-Ban, poètes à temps plein ou partiel, lecteurs, non-lecteurs, éditeurs, Maoris, sirènes, sectes et insectes.

    Sortie toujours prévue en librairie le 4 mai, mais pour un soutien plus ferme aux finances de l’éditeur, la souscription est ouverte jusqu'au 3 mai.

    Marc Guimo

     

    Quatre-vingts grammes de monde

     

    Ce qui est bien quand tu fais de la poésie, c’est que tu oublies très vite tes dettes et la pression au travail : elles ne s’effacent pas, aucun miracle, mais leur arrogance s’est éteinte. Le géant devenu petit soldat. Sous le talon. Au début tu écris parce que tu n’as pas de quoi te payer un massage ou un psy, puis tu continues comme on déroule la notice d’un remède, pour voir s’éloigner les conditions administratives de ce monde. Avec la poésie, tu ne montes pas dans l’échelle sociale, tu ne descends pas non plus, mais lorsque fatigué des écrans tu plaques devant toi quatre-vingts grammes de papier, une fois, deux fois, dix fois, c’est comme si tu faisais des faux billets. Quoi de plus palpitant que d’inventer sa propre monnaie ? Ta journée, c’est de la matière première, ta nuit c’est ta presse. Bien sûr il faut être patient et enchaîner les cafés, si la nature a mis neuf mois à t’établir sur Terre et des millions d’années pour t’offrir une origine, il est inutile de courir après le bus, marcher n’est pas ralentir, et le temps que tu perds à écrire n’est pas si paumé

     Marc Guimo

    Extrait de

    La poésie, personne n'en lit

    collection Sur le billot,

    la Boucherie littéraire,

     mai 2018